LE BANNISSEMENT DES RACES
 

Certaines races, comme le pitbull, sont de plus en plus interdites dans notre communauté. Pourtant, plusieurs propriétaires canins vivent tout de même avec ces races de chiens, et ce, dans la plus grande quiétude et harmonie. Ce n’est pas dans toutes les municipalités, provinces ou pays que ces races sont interdites, malgré toute la publicité dans les médias, entourant ces "chiens méchants". « Pourquoi permet-on alors de garder ces races de chien », direz-vous ? Pourquoi ne pas les bannir partout ?

Tout simplement parce que bannir une race ne sert absolument à rien, surtout qu’on ne peut pas affirmer que tous les sujets d’une race sont dangereux. Cela est faux surtout lorsque l’on sait que le chien agit selon l’éducation qu’il a reçue, ou plutôt, qu’il n’a pas reçue. 


L’interdiction d’une race est inefficace pour les raisons suivantes :

Ø Une interdiction d'une race est dispendieuse pour une ville et bien sûr, inefficace.
(http://www.dapbt.org/costofbsl.htm pour voir les coûts engendrés par une telle loi).

Ø L’interdiction d’une race est contestée par les experts canins, les experts animaliers, les sociétés humanitaires, les associations vétérinaires. En fait, de tous ceux qui ont une connaissance des chiens et de leur comportement.

Ø L’interdiction d'une race fait des criminels de gens tout à fait innocents.

Ø L’interdiction ne protège en rien le public des morsures canines.

Ø L’interdiction ne fait rien pour augmenter la sévérité des pénalités données aux propriétaires irresponsables, de n’importe quelle race de chien. Dans une liste des morsures de chiens recensées au Québec, la race qui mord le plus fréquemment est … le Shi-Tsu! Les gros chiens ou molosses, d’ailleurs, arrivent à compter de la 7e place, et ce, en commençant par le Golden Retriever!)

Selon les statistiques, certaines races de chien ont plus de chances de commettre des attaques brutales. Certains pays européens ont déjà banni ou interdit l'importation et l'élevage de races de chiens jugées dangereuses. Une poignée de municipalités canadiennes et québécoises, en ont fait autant, souvent à la suite d'un incident grave.

Les responsables devraient savoir que l'interdiction de certaines races peut inciter des gens voulant un chien agressif à chercher d'autres races de chien et à les dresser pour qu'ils deviennent méchants. Sans compter les quelques personnes qui aiment défier l’autorité, se sentir « à part » et puissants, qui sont stimulés par l’acquisition d’un tel chien supposément agressif, puissant et illégal ! L'interdiction de certaines races ne constitue donc pas une solution.

" Une bonne solution devrait englober l'adoption de mesures efficaces visant à contrôler les animaux, les éleveurs de bonne réputation, les propriétaires responsables, la sensibilisation de la population, ainsi qu’une législation adaptée et sa mise en application sévère."

L’Académie de médecine vétérinaire du Québec est contre la prohibition de races de chiens. Elle tient à souligner qu’il existe des différences importantes entre les règlements de certaines municipalités comme Beauport, Chertsey, Lachine, L’Annonciation, Saint-Jean-sur-Richelieu, Sainte-Foy, Sherbrooke, qui interdisent certaines races de chiens sur leur territoire, alors que d’autres comme Québec ou Saint-Hyacinthe, préconisent une approche préventive à l’égard des chiens réputés dangereux, sans viser de races en particulier.

Pour sa part, l’A.M.V.Q. considère que la prohibition d’une race spécifique comme le Pitbull n’engendrerait aucun effet bénéfique, puisque l’expérience démontre qu’à moyen terme, la faible minorité de propriétaires d’animaux domestiques qui cherchent à acquérir ou à dresser un chien pour l’attaque, le combat ou son potentiel agressif, vont nécessairement jeter leur dévolu sur d’autres races de chiens.

De plus, la réglementation prohibant totalement une race jugée dangereuse est en quelque sorte une mesure draconienne qui pénalise indûment les propriétaires de chiens qui ne sont pas dangereux, même s’ils appartiennent à cette race. En effet, il a été maintes fois démontré que c’est l’attitude et le manque de contrôle exercés par le propriétaire, qui sont en grande partie liés à la dangerosité d’un animal, soit par le dressage, par l’absence de dressage ou par la négligence.

En résumé, le problème réside plus dans le propriétaire et ses responsabilités qu’en la race animale comme tel.

N’importe quelle race de chien peut être entraînée à l’attaque ou apprendre à devenir méchant à l’aide de l’humain ou encore, sans aucun encadrement de l’humain. Vous me direz qu’un caniche enragé fait toutefois moins peur qu’un Pitbull ? Peut-être, mais si vous voyiez des photos d’enfants défigurés par des caniches chaque semaine aux nouvelles, ne vous sentiriez vous pas un peu moins confortable en présence d’un petit frisé ?

Bien sûr, il ne faut pas penser que tous les chiens sont d’adorables toutous. Chaque race a ses spécifications, son code génétique et certains chiens ne sont pas fait pour n’importe qui. Voilà pourquoi, au lieu de bannir une race bêtement, il faudrait une meilleure législation, une plus grande prévention et surtout, surtout, des propriétaires responsables.




Merci a Marylin Tremblay pour sa collaboration ( http://www.harmoniecanine.com/ )